LA TERRE EST BLEUE COMME UNE ORANGE – Mo Baala

La Galerie127 de Marrakech présente l’exposition personnelle de l’artiste pluridisciplinaire marocain Mohamed Baala, aka Mo Baala. 

Il y a 6 ans, lors de la dernière Biennale de Marrakech, Mo Baala, artiste pluridisciplinaire, fait une entrée particulièrement remarquée sur la scène artistique marocaine avec sa première exposition à la galerie 127, « I have a life, Yes I have ».

Rencontré quelques semaines avant l’ouverture de la dite exposition – dans l’enthousiasme et l’urgence de l’entreprise, Mo baala transpose, littéralement, la totalité de son atelier roudani à la Galerie 127 de Marrakech dont une grande partie des œuvres produites sur des feuillets du magazine El Arabi enrichis d’overpainting, de dessins et/ou de collages … déjà …

Cette nouvelle exposition « La Terre est bleue comme une orange » présentera 365 collages – nombre-métaphore des jours et des nuits que l’artiste, depuis toujours, consacre à son art.

Comme Sisyphe – figure récurrente dans le corpus de l’artiste – vu par Albert Camus, Mo Baala est un héros – heureux d’accomplir son devoir d’homme et d’artiste, celui de continuer à créer malgré l’absence de sens du monde.

Prolifique à l’atelier autant qu’il excelle dans l’art de la conversation qu’il relance au gré des réparties, en digne héritier d’un art oratoire millénaire, Mo BAALA dit que son premier amour fut la philosophie grecque, qu’il est passionné par l’histoire et la création humaine, particulièrement celle produite dans les moments de crise, parce que « l’art est plus véridique que la vérité elle-même ».

Mo Baala voue depuis toujours un penchant particulier pour l’art du collage et ses maitres du Suréalisme, Cubisme et surtout Dadaistes et avoue une forme de tendresse pour les femmages, ses créations plastiques réalisées principalement par des femmes datant de la fin du 19e siècle.

Si Mo Baala a produit ses dernières années des œuvres de grand format, la galerie 127 privilégie pour cette exposition des œuvres de petites tailles, sur papier, qui pour certaines – assemblées – forment des polyptiques, comme ceux exposés à la dernière 1.54 Artfair Paris.

Chaque collage est un conte qui nous invite à revisiter l’histoire de l’art, celle de l’humanité ou encore celle, oh combien singulière, de Mo Baala. Par son écriture visuelle, dynamique et rythmique à travers un mélange plastique -photographie-dessin-écriture, l’artiste fait se côtoyer la famille, le pays, les villes où il a vécu, avec démons, personnages mi-animaux, mi-dieux, mi-humains dont il emboite avec virtuosité des parties disparates. « Un art hybride, polymorphe à la fois simple dans sa puissance et complexe dans ses formes et sens … »(Michael Hayat, 2020)

L ‘exposition se tiendra jusqu’au 10 décembre 2022.